V. MOTS DIVERS : NOTE PRÉLIMINAIRE.
Note préliminaire.
Le Kikongo utilise toutes les lettres de l’alphabet romain, sauf les lettres « q », « r » et « x » qui sont inusitées, même si la lettre « r » peut apparaître dans certains mots « Lari ».
En Kikongo le « u » se prononce « ou », le « s » se prononce « ç »quel que soit son emplacement dans le mot et le « g » se prononce « gue » lorsqu’elle est précédée de la lettre « n » et « ghe » si ce n’est pas le cas et ceci uniquement lorsque la lettre qui suit est la voyelle « a », « e » ou « o », si la lettre qui suit est la voyelle « i » ou « u », le « g » se prononce « gue ».
Les lettres « y » et « w » qui sont utilisées comme voyelles en Kikongo peuvent aussi devenir des consonnes lorsqu’elles se situent en début de mot ou qu’elles sont précédées respectivement des lettres « n » et « m » .
Les mots présentés dans la liste ci-dessous peuvent avoir des orthographes qui diffèrent suivant le dialecte Kikongo utilisé par le locuteur. C’est ainsi que l’on peut avoir la voyelle « u » à la place de « o », la voyelle « i » à la place de « e », la consonne « g » à la place de « v » ou tout autre chose. Chez les Lari par exemple, la syllabe « ki » au début d’un mot peut être remplacée par « tshi » comme dans « tshitoko »/ »kitoko » (beauté) ou dans « ntshila »/ »nkila » (queue). En écoutant nos frères Bazombo, j’ai découvert que chez eux le « b » de « bantu » est transformé en « h » ou « w » pour entendre « hantu »/ »wantu », « hana »/ »wana » ou « heto »/ »weto » qui se dit aussi « yeto », il suffit donc de le savoir et d’en tenir compte dans la recherche des mots, en tout cas cela fait la richesse de notre langue et ne nous empêche pas de très bien nous comprendre entre nous et de pouvoir dialoguer.
Mots dérivés.
A la liste des mots que nous donnons dans ce lexique, il faudrait ajouter ceux que nous avons volontairement omis parce que ce sont des mots dérivés des verbes lorsque ceux-ci sont très peu utilisés, ce sont de simples constructions de langage qui peuvent intervenir dans une conversation pour indiquer soit l‘acteur du verbe ou la manière dont s’accomplit le verbe. Ces mots peuvent être facilement reconstitués en suivant la méthode que nous présentons ci-après.
Pour indiquer l’acteur du verbe, le mot dérivé s’obtient en remplaçant la lettre « a » terminaison du verbe par la lettre « i » sauf si le verbe se termine par la syllabe « la », auquel cas celle-ci se transforme en « di », puis en remplaçant le préfixe « ku » du verbe par :
– la lettre « n » si la consonne qui suit « ku » est d, g, k, l, n, s, t, y ou z,
exemple 1 : « kulunda » qui se transforme « nlundi » qui se traduit par « conservateur ».
exemple 2: « kutula » qui se transforme « ntudi » qui se traduit par « poseur ».
– la lettre « m » si la consonne qui suit « ku » est b, f, m, p, v, ou w,
exemple 1 : « kubonga » qui se conjugue « mbongi » qui se traduit par « preneur ».
exemple 2 : « kufuta » qui se conjugue « mfuti » qui se traduit par « payeur ».
– le préfixe « mu » en tant qu’alternative aux deux cas précédents dans certains dialectes Kikongo, dans ce cas les quatre exemples ci-dessus deviennent respectivement « mulundi« , « mutudi« , « mubongi » et « mufuti« .
Pour indiquer l’action du verbe ou la manière dont s’accomplit le verbe, le début du mot dérivé s’obtient en suivant la même règle que celle décrite ci-dessus pour indiquer l’acteur du verbe sauf si la consonne qui suit le préfixe « ku » du verbe est « l« , « n » ou « m« , auxquels cas « nl » et « n’n » sont remplacés par « nd » tandis que « m’m » est remplacé par « mb« . En ce qui concerne la fin du mot, on remplace la lettre « a » terminaison du verbe par :
– la terminaison « ilu » (qui peut se transformer en « ulu« ) dans la plupart des cas,
exemple 1 : « kulunda » qui se transforme en « ndundilu » (conservation ou manière de conserver).
exemple 2: « kutula » qui se transforme en « ntudilu » (manière de poser).
– la terminaison « olo » dans les cas particulier des verbes dont l’avant-dernière syllabe contient la voyelle « e » ou « o« ,
exemple 1 : « kubonga » qui se transforme en « mbongolo » (manière de prendre).
exemple 2 : « kutenda » qui se transforme en « ntendolo » (manière de déchirer).
En remplaçant le préfixe « ku » de l’infinitif de certains verbes par « lu » et la lettre « a » terminaison de ces verbes par la lettre « u« , on obtient d’autres mots dérivés comme dans les exemples suivants :
– exemple 1 : « kuvuna » qui se transforme en « luvunu » (mensonge).
– exemple 2 : « kununga » qui se transforme en « lunungu » (victoire).
La première variante de ce groupe de mots dérivés commençant par « lu » concerne des verbes se terminant par « ila » dans lesquels la terminaison « ila » est remplacée par « ulu » pour devenir un mot dérivé comme dans les exemples suivants :
– exemple 1 : « kusambila » qui se transforme en « lusambulu » (prière, manière de prier).
– exemple 2 : « kukuikila » qui se transforme en « lukuikulu » (croyance, manière de croire).
La seconde autre variante de ce groupe de mots dérivés commençant par « lu » concerne des verbes se terminant par « isa » dans lesquels la terminaison « isa » est remplacée par « usu » pour devenir un mot dérivé comme dans les exemples suivants :
– exemple 1 : « kufundisa » qui se transforme en « lufundusu » (jugement).
– exemple 2 : « kufunisa » qui se transforme en « lufunusu » (multiplication).
Lorsque le mot dérivé du verbe est entré dans le langage courant, alors ce mot figure normalement dans la liste,
exemple 1 : « kulonga » qui se transforme en « nlongi » (enseignant)
exemple 2 : « kuvuluza » qui se transforme en « mvuluzi » (libérateur)
Il existe d’autres mots dérivés des verbes pour indiquer le résultat obtenu par l’action du verbe, la plupart d’entre eux sont devenus des mots à part entière utilisés dans le langage courant, dans ce cas ils sont présents dans cette liste.
exemple 1 : « kulonga » qui se transforme en « di/malongi » (enseignement)
exemple 2 : « kufuta » qui se transforme en « difuta » (paie)
Beaucoup de mots commençant par préfixe « ki » n’apparaissent pas dans cette liste bien qu’ils soient considérés comme des mots du langage courant, ce sont des mots dérivés d’autres mots déjà présents dans cette liste ou de verbes et que nous avons volontairement omis pour ne pas faire doublon et surcharger le fichier. Ces mots pourront être facilement reconstitués en plaçant le préfixe « ki » en tête du mot dont on veut indiquer la qualité, ou la fonction, l’habitude ou l’état.
Exemple 1 : le mot « soda » (soldat) va donner le mot « kisoda » (qualité ou fonction de soldat).
Exemple 2 : le verbe « kuyiba » donne le mot « muyibi » (voleur) qui va donner le mot « kimuyibi » (qualité ou habitude de voleur).